Il serait très imprudent pour une jeune fille de s’orienter aveuglément vers le CAP petite enfance au seul motif qu’elle souhaite travailler avec des enfants. Il faut rappeler que le CAP petite enfance n’est pas un métier en soi (par comparaison, quelqu’un qui passe le CAP coiffure se destine automatiquement à devenir coiffeur) mais un diplôme donnant accès à divers types de métiers dans des structures diverses. En clair, si l’intitulé du diplôme détermine par avance le public auprès duquel les fonctions seront remplies, il n’apprend rien au niveau de l’environnement.
Les lieux d’exercice accessibles avec le CAP petite enfance
Par définition tout lieu accueillant des jeunes enfants est un lieu potentiel d’exercice pour la titulaire du CAP petite enfance. S’y ajoute la possibilité de travailler à domicile.
1) Le travail en structure
Les structures accueillant de jeunes enfants sont nombreuses : crèche, halte-garderie (privée ou publique), garderies périscolaires, centre de loisir (sans hébergement)… Mais quel que soit le lieu, la fonction est toujours quasiment identique : assurer l’accueil et la garde de l’enfant. Cette fonction inclut l’aide aux enfants dans toutes les tâches de la vie quotidienne (toilette, repas, habillage), l’organisation et la participation aux activités d’éveil, son accompagnement vers l’autonomie et la socialisation ainsi que l’entretien de leur environnement. Outre les tâches inhérentes aux enfants, il faut également savoir gérer l’accueil et l’information aux familles ainsi que le travail avec l’équipe professionnelle de la structure.
En revanche l’intitulé du métier peut varier selon le lieu d’exercice : auxiliaire (ou agent) de crèche, agent spécialisé, agent d’animation, aide éducatrice, animatrice petite enfance, aide auxiliaire de puériculture.
2) Les emplois en milieu familial
Pour ce type d’emploi, il n’est pas obligatoire d’être titulaire du CAP petit enfance, mais il faut avouer que que ce diplôme représente un point positif, les parents se sentant beaucoup plus tranquilles en confiant leur bambin à une professionnelle du domaine.
Ces emplois peuvent revêtir deux formes.
L’assistante maternelle, qui accueille un ou des enfants à son domicile.
Même sans diplôme obligatoire à la base, ce n’est pas un métier qui s’improvise puisqu’il dépend d’un agrément délivré par le conseil général. Cet agrément assistante maternelle s’obtient suite à une visite d’évaluation à domicile permettant de s’assurer à la fois de la conformité du logement quant à la sécurité et un espace de vie suffisant pour les enfants et de la capacité de l’assistante maternelle à gérer leur garde.
L’agrément précise le nombre d’enfants pouvant être accueillis (pas plus de 4 si ce sont des enfants de moins de 3 ans) ainsi que leur âge et il doit etre renouvellé tous les 5 ans. Des puéricultrices de la PMI sont susceptibles d’effectuer des visites de contrôle inopinées au domicile de l’assistante maternelle.
Il existe une autre obligation en-dehors de l’agrément : celle d’effectuer une formation de 120 heures après obtention de l’agrément. Le grand avantage d’être titulaire du CAP petite enfance est d’être dispensée de cette formation.
L’assistante parentale, qui exerce au domicile des parents et assure la garde d’enfants à partir de 3 mois.
Ses fonctions sont identiques à celle de l’assistante maternelle : préparation et aide à la prise des repas, soins d’hygiène et de confort, accompagnement à l’autonomie et à l’apprentissage de la propreté, participation à son développement psychomoteur, sécurisation tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. S’il s’agit d’un enfant scolarisé, elle assure sa prise en charge à la sortie de l’école.
Contrairement à l’assistante maternelle, il n’existe pas d’agrément pour être assistante parentale. Dans ce contexte, la possession du CAP petite enfance revêt une importance toute particulière aux yeux de parents sachant qu’elle est formée à ce type d’emploi.
La poursuite d’études
La grande majorité des formations dans le domaine sanitaire et social se fait par le biais d’un concours d’entrée en école spécialisée et le fait d’être titulaire du CAP petite enfance ne dispense pas de ce concours. Dans ce cas, vous pouvez vous demander quel est son intérêt mais il est de plusieurs sortes.
Tout concours d’entrée comporte une épreuve écrite d’admissibilité et une épreuve orale d’admission. Pour certains d’entre eux le CAP petite enfance dispense de l’épreuve d’admissibilité et permet de se présenter directement à l’épreuve d’admission. Pour d’autres, le CAP petite enfance et une expérience professionnelle permet d’y accéder alors qu’ils requièrent normalement un niveau scolaire plus élevé. Sachez enfin qu’il peut également dispenser de certaines épreuves d’un diplômes, donc générer un allègement de formation.
Le concours Atsem représente un cas particulier
Ce n’est pas un concours donnant lieu à une poursuite d’études mais un concours débouchant directement sur une profession. En effet le métier d’Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles est accessible uniquement sur concours et ce concours ATSEM n’est ouvert qu’aux titulaires du CAP petite enfance.
Rappelons les trois fonctions principales de l’Atsem :
- accueil et animation
- assistance à l’enseignant durant les activités
- entretien du matériel et des locaux
La formation auxiliaire de puériculture n’impose aucun diplôme préalable
Mais la titulaire du CAP petite enfance est dispensée de l’épreuve écrite d’admissibilité au concours d’entrée en école.
L’auxiliaire de puériculture exerce en maternité ou en service pédiatrique hospitalier, en PMI ou dans des structures d’accueil de la petite enfance (crèche, halte-garderie…). Il est intéressant de savoir qu’après 3 ans d’expérience professionnelle dans le secteur hospitalier ou médico-social, il lui est possible de passer le concours d’entrée en IFSI pour préparer le diplôme d’Etat d’infirmier, concours normalement ouvert aux titulaires du baccalauréat.
La formation éducatrice de jeunes enfants
La formation educatrice de jeunes enfants ou EJE est aussi ouverte aux titulaires du baccalauréat mais elle est également accessible aux titulaires du CAP petite enfance justifiant de 3 ans d’expérience professionnelle.
Elle s’effectue en 3 ans et comporte 1500 heures de formation théorique assorties de 2100 heures de formation pratique. Une fois en possession du diplôme d’Etat, l’éducatrice de jeunes enfants peut exercer dans diverses structures d’accueil et dans les lieux de garde collectifs de la petite enfance. Elle peut également opter pour une poursuite d’études.
La formation aide-soignante
Est toute désignée pour celles qui souhaitent s’orienter vers le paramédical après des premiers pas dans la petite enfance. Pas d’impératif de diplôme ou d’expérience mais la titulaire du CAP petite enfance est dispensée de l’épreuve écrite d’admissibilité au concours.
La formation comporte 1435 heures d’enseignements dont 840 heures de stages. La diplômée pourra ensuite rester proche des enfants si elle choisit d’exercer dans un service de pédiatrie ou en maternité. Il existe quatre grands secteurs dans le métier d’aide-soignante : les soins de courte durée (médecine, chirurgie), les soins en psychiatrie, les soins de longue durée et de réadaptation et les soins sur des lieux de vie (maison de retraite, soins à domicile).
Le CAP petite enfance présente donc des débouchés importants boostés par l’évolution du mode de vie et les mesures favorisant le recours aux emplois familiaux et qui donnent naissance à de plus en plus de structures privées.